https://www.ledevoir.com/societe/659526/justice-des-tribunaux-sous-influence-du-non-verbal
« Quel sera le sort de tous ces procès où la parole de l’un est opposée à la parole de l’autre ? Et quel sera celui d’une victime de violence conjugale appelée à témoigner au procès de son ex-conjoint ?
Si elle est hésitante et baisse les yeux en parlant, cela sera-t-il perçu comme une preuve qu’elle ment ? Ou reconnaîtra-t-on au contraire que ce comportement est dû à sa nervosité parce qu’elle se trouve en présence de l’homme qui l’a battue ?
Sans oublier que des avocats habiles en contre-interrogatoire peuvent exploiter ces stéréotypes pour faire apparaître le témoin plus nerveux, et donc potentiellement moins crédible aux yeux de certains.
L’exercice de la détermination de la crédibilité est vraiment « loin d’être simple », reconnaît M. Denault, qui « lève son chapeau » aux magistrats. Il aimerait que le sujet des stéréotypes sur le comportement non verbal soit plus souvent abordé et discuté dans les milieux d’enseignement et les milieux juridiques, notamment avec les futurs avocats lorsqu’ils sont encore sur les bancs d’école, pour qu’ils soient sensibilisés à leur existence. »